Traduction toujours aussi parfaite. Merci Spireal !
En revanche, sur la théorie elle-même, je ne serais pas aussi strict, le fait étant que je trouve extrêmement sur-estimé le caractère interactif de bien des jeux.
Retranscrire l'aventure du Dovahkiin en Bordeciel, dans un film, ça c'est impossible, ça l'est par ce qu'on parle d'un RPG, d'un RPG lourd, avec de nombreuses factions qui permettent des interactions de très grandes envergures. Il est impossible de donner cette sensation de liberté, d'épique et simplement de donner aux spectateurs l'équivalent de dizaines d'heures de jeux, depuis la chasse au cerf jusqu'aux grandes batailles rangées entre Sombrages et Impériaux.
A contrario, comme cela a été dit, nombreuses sont les licences à avoir du potentiel mais à conserver un scénario de JV au lieu de créer quelque chose de plus avancé... Voir pire, admettre en face des joueurs que les scénaristes de films n'ont pas fait mieux que les scénaristes de JV (Oui, c'est Hitman que je désigne là...).
De là, souvent, l'erreur que je retiens, c'est de vouloir reprendre un héros connu ou une histoire très (trop ?) proche du contenu des jeux. Dans ce cas là, aucun bénéfice pour le spectateur non-joueur et énervement de la fanbase qui ne comprends pas pourquoi on charcute dans des trucs DÉJÀ écrit au lieu de créer du nouveau contenu qui ferrait partie intégrante de l'univers.
Là, je pense à Nuka Break, la série. De ce que j'en ai vu, l'idée était on ne peut plus simple, on raconte l'histoire de quelques glandus de cet univers qui vivent leurs grandes aventures... C'est simple, la fanbase retrouve son univers préféré, qui ne subit aucun changement, et découvre de nouveaux personnages alors que le spectateur lambda va découvrir une histoire et un univers complètement nouveau. Le tout est d'introduire les fondamentaux de l'univers, ce dont la fanbase ne se plaindrait pas puisque cela montrerait à quel point le matériau de base a été compris et appliqué.
C'est là qu'on tombe sur le plus hardcore, l'ambiance. Car c'est là que bien des films se plantent aussi, ils n'arrivent pas adapter cet équilibre visuel et sonore qui ont fait la célébrité de bien des licences. De ce côté, et les review récemment traduites de Phelous sont d'accord avec cet aspect, l'ambiance du film Silent Hill est une adaptation convenablement bossée par rapport au jeu.
Et là, je l'admets, il n'y a pas de secret, il faut être bon, il faut s’imprégner de l'ambiance d'un jeu et bosser d’arrache-pied. Le film Hitman peut bien reprendre une micro-scène en vue à la 3e personne et avoir Ave Maria dans sa BO, l'ambiance se rapproche plus de celle d'un Jason Bourne, un thriller trépidant, presque une course contre la montre, plutôt que de conserver l'aspect du jeu qui plaçait fréquemment 47 au centre d'une machination qui prenait son temps pour s'installer, et ce avec l'aide du principal intéressé exécutant les protagonistes de la machination en question. (Ce pourquoi j'adore énormément les deux premiers et le 4e Hitman dont les scénarios sont tout simplement des thriller uniques dans leur genre, le 3e faisant un peu office d'épisode "filler" qui apportent soit des éclaircissement à des évènements passés, soit une revisite de ces évènements.)
Bien souvent, les adaptations de jeux vidéos se plantent en mettant du fan service qui déplait au spectateur lambda sans apporter l'ambiance désirée tout en opérant des modifications sur les persos/univers qui foutent en rogne la fanbase sans rendre les persos/univers plus accessibles ou tout public, bref, tout le contraire de ce qui doit être fait... Car on va pas se leurrer... Si un univers plait à des millions de joueurs, il n'y a pas de raison que les spectateurs y soient réfractaires... Quant aux persos, il faut jouer à des RPG lourd (type Fallout par exemple) pour se trouver devant un héros impossible à retranscrire car il est une création personnelle du joueur. Dans la majorité des jeux, non seulement les PNJ mais le PJ principal est déjà un personnage largement pré-écrit avec une personnalité propre et indépendante du joueur... Ce qui peut aisément être adapté à partir des arcs narratifs indépendants des joueurs.
Dans tous les cas, je ne voit rien d'impossible à faire une bonne adaptation. Que ce soit difficile, improbable ou impensable, c'est une chose et c'est admis, les jeux vidéos sont surement le matériau le plus difficile à adapter en film pour la simple et bonne raisons que le JV est une évolution du film... Comme on trouverait ardu d'adapter convenablement un film en roman. (Ma seule expérience en la matière, c'est d'avoir lu Star Wars : Un nouvel espoir, le roman, et à mon souvenir, c'était franchement pas dégueu... Sachant qu'à l'époque je n'avais pas vu le film.)
Bref, voila, c'est mon petit (hinhin) avis.